L’année 2024 commence et le cabinet CBRE fait le point sur l’activité de l’immobilier de bureau en région parisienne.

Première grande tendance : la région capitale s’est montrée relativement résiliente, avec une baisse de 12 % par rapport à la moyenne décennale. Parmi les raisons de ce recul, on peut citer l’environnement économique et politique instable, mais aussi un changement de fond dans la façon de redessiner la façon de travailler avec la mise en place durable des modes de travail hybrides et une volonté de la part entreprises de réduire les coûts. Ce sont donc 1 932 000 mètres carrés qui ont été placés en 2023. Ce chiffre global cache cependant un certain nombre de variations : le dernier trimestre de l’année a connu une baisse plus importante (-21 %), tout comme le secteur des grandes transactions. Le positionnement géographique a aussi un impact.

Alexandre Fontaine, directeur exécutif Bureaux Île-de-France chez CBRE explique : '' Le marché des bureaux est aujourd’hui fracturé. Sur l’année 2023, le phénomène de resserrement de la demande sur les marchés tertiaires les plus établis, ancré depuis la crise du Covid-19, s’est poursuivi. Seuls Paris Centre Ouest, Paris 3e, 4e, 10e, 11e, Paris 5e, 6e, 7e et la première couronne Sud affichent des niveaux de demande placée supérieurs aux tendances de long terme. Sur le reste du territoire, la demande reste relativement timide et cela se ressent sur les dynamiques d’offres et de loyers. ''

Si la demande de bureaux cumulée en IDF reste présente, elle s’avère insuffisante pour parvenir à absorber l’offre immédiate disponible qui continue d’augmenter pour atteindre 4 759 000 mètres carrés au 4e trimestre 2023, soit une hausse de 2,7% en un trimestre. Avec une nouvelle fois des variations territoriales : '' L’offre augmente dans Paris ce qui permettra d’apporter un peu de fluidité à ce marché en sous-offre, ajoute Alexandre Fontaine. En revanche, en périphérie, les nouvelles sont moins bonnes et les libérations de surface en état d’usage continuent de progresser. ''.

Pas de miracle en vue pour l’investissement

Au-delà des surfaces elles-mêmes, ce sont les investissements qui ont été les plus touchés. Les volumes annuels investis atteignent 12,1 milliards d’euros sur 2023, soit -61% par rapport à la moyenne quinquennale. Le marché de l’investissement en immobilier d’entreprise banalisé en 2023 est, quant à lui, divisé par 2,5. Une conséquence directe sue les corrections des prix et le manque général de liquidités. La stabilisation des taux directeurs et leur éventuelle baisse pourraient contribuer à la fluidification du marché de l’investissement.

Attention tout de même, en plus des traditionnelles primes de risque, une prime de « ré-attractivité » ainsi que pour certains actifs une prime environnementale, devront être intégrées. Autant de facteurs qui devraient limiter l’amélioration de l’investissement pour l’année à venir.

François Arias