Président fondateur de Novaxia, Joachim Azan semble anticiper chaque révolution de l’industrie immobilière, qu’elle soit réglementaire ou conjoncturelle. Retour sur le parcours avant-gardiste d’un authentique anticonformiste.

Son diplôme d’expertise comptable en poche, étoffé par un DES Gestion de Patrimoine à Clermont-Ferrand, Joachim Azan alterne les expériences en banque, conseil et investissement, sur des problématiques patrimoniales complexes. Amateur de tennis, de plongée sous-marine et de running, ce n’est pas tant l’exercice que le défi qui l’anime et qui l’amènera à fonder ce qui deviendra l’un des acteurs majeurs d’une problématique en vogue, le recyclage urbain. Quitte à endosser le costume bariolé d’empêcheur de tourner en rond de toute une industrie.

ADN disruptif

Ayant constaté les phénomènes croissants de surpopulation urbaine des grandes métropoles et d’obsolescence immobilière, Joachim Azan crée Novaxia en 2006 afin d’offrir à l’ensemble des parties prenantes de l’écosystème immobilier des réponses adaptées à leurs besoins en "réinventant la ville sur elle-même" et en transformant friches industrielles, terrains pollués ou immeubles obsolètes en nouveaux lieux de vie : logements, hôtels, mais aussi résidences, lieux de culture, commerces ou immeubles de bureaux/coworking… Le recyclage urbain comme savoir-faire, l’obsolescence comme gisement de valeur, Novaxia gère l’épargne de tout un chacun en donnant accès à la rencontre de ces deux thématiques. Pour décrire son entreprise il déclare : "Notre objectif est de démocratiser, d’oser l’inhabituel, de favoriser le recyclage urbain au bénéfice du plus grand nombre. Nous rendons accessible à des épargnants ce qui était autrefois réservé à des institutionnels." Une révolution inscrite dans les veines de l’entrepreneur, mêlée à une conviction puissante et une motivation à toute épreuve, lui-même admettant volontiers que "sortir des sentiers battus peut donner le sentiment que l’on a tort". À l’heure actuelle, rien n’est encore venu corroborer cette affirmation.

Le recyclage urbain comme savoir-faire, l’obsolescence comme gisement de valeur

Le risque comme garanti

Grand admirateur d’Elon Musk et de la stratégie de différenciation par l’innovation de Tesla, Joachim Azan a pour volonté de "démocratiser l’indémocratisable". Chambouleur de codes, démolisseur d’idées reçues, il nous confie en 2021 avoir été tenté de "venir disrupter le marché de la voiture avec l’électrique ou d’être le premier touriste spatial". Passionné par son métier, il profite de ses lectures pour en transposer les problématiques à ses réflexions immobilières, et refuse d’ailleurs le terme "passion" lorsque vient le temps d’évoquer ses "hobbies". Comme en prévision de la crise sanitaire et de la démocratisation du télétravail, Novaxia s’est, plus récemment, illustré dans la transformation de bureaux en logements et plus globalement dans sa volonté de recyclage urbain. Comme il le souligne dans une tribune, nous pourrions bien être face à un alignement des planètes dû aux effets collatéraux de la crise sanitaire qui "va libérer des millions de mètres carrés au cœur des grandes métropoles. Pourquoi ne pas, à l’instar des déchets ou des téléphones portables, transformer cette manne providentielle en logements, dont nous manquons cruellement ? Puisqu’une partie de notre parc immobilier de bureaux est destinée à péricliter, le temps du recyclage est sans doute arrivé."

Questionné sur l’avenir de Novaxia et ses futurs projets, il proclame : "Le plus beau projet de Novaxia, c’est celui que l’on n’a pas encore gagné mais que l’on va gagner." Et avec Joachim Azan, il n’y a jamais de promesse en l’air. Plus récemment investi sur le Life Sciences, Novaxia continue d’innover, de défricher l’immobilier, fidèle au credo affiché à l’entrée de ses locaux : "L’avenir ne se prédit pas, il se crée".

Alban Castres