Bien que brillant son profil est de ceux qui restent généralement dans l’ombre. Mais force est d’avouer que Nicolas Ferrand est sur tous les écrans ces derniers mois. Et pour cause : à la tête de la Solideo, il a réussi à mener à bien le très observé chantier des jeux Olympiques de Paris 2024.

Né en 1972, Nicolas Ferrand use ses fonds de culotte sur les bancs de l’École Alsacienne. Il commence ses études supérieures à Polytechnique, puis enchaîne avec un second diplôme d’ingénieur à l’École Nationale des Ponts et Chaussées avant de peaufiner son CV avec un master d’urbanisme au très prestigieux MIT de Boston. En dehors de l’école Nicolas Ferrand est un scout invétéré, il est surnommé « Épervier tenace » et y pratique la gestion de travaux, accompagnant un groupe de jeunes dans la construction d’une tour en bois de 13 mètres. Une passion pour l’urbanisme et la construction que l’on peut lire dans son CV. Il commence sa carrière à la DDE de la Marne avant des passages aux ministères des transports puis de l’équipement durant le second mandat Chirac. Il enchaîne par la suite les postes de directeur de l’aménagement, à St-Étienne, Rennes puis à l’EPA de Marne-la-Vallée. C’est là que l’on vient le chercher en 2017 pour lui proposer la direction générale de la Solideo dont il prend la tête le premier janvier 2018.

Plans B à tous les étages

Ceux qui ont travaillé avec lui le décrivent comme un dur à la tâche, tenace mais aussi charismatique et passionné. Il a mené avec succès la construction des jeux. Sans dépassement majeur du budget, mais aussi, ce qui est peut-être plus important encore, sans retard. Une réussite qui n’était pas donnée, tant les crises se sont enchaînées ces dernières années. Le Covid d’abord, qui lui a fait réaliser que nombre des services de l'État n’étaient pas équipés en ordinateurs portables. Au point que la Solideo a dû leur en prêter pour que les permis de construire puissent être traités à temps.

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Puis l’invasion de l’Ukraine par la Russie. C’est d’ailleurs le seul écueil qui l’a fait vraiment douter, tant les tensions sur les matériaux de construction étaient fortes. Tout manquait mais l’organisation a réussi à contourner les pénuries en travaillant avec les constructeurs pour réorganiser leurs sources d’approvisionnement. Et au final aucun des « plans B » prévus parla Solideo en cas de contretemps majeur sur un chantier n’a eu besoin d’être utilisé. Six ans après sa nomination, les inaugurations s’enchaînent en temps et en heure. Le signe d’un succès ô combien rare dans le milieu de la construction.

François Arias