L'univers immobilier traverse une période sans précédent. Les taux d’intérêt, longtemps restés à des niveaux historiquement bas, ont grimpé depuis début 2022, mettant à mal la capacité d’acquisition de nombreux investisseurs. De concert, les prix de l’immobilier amorcent une baisse inattendue, impactant la valeur du patrimoine de milliers de propriétaires, ne trouvant par ailleurs plus d’acheteurs et résignés à casser les prix. La crise ne se cantonne pas au secteur résidentiel : l’immobilier de bureau subit, lui aussi, de profondes mutations, accentuées par la pandémie de Covid-19 et l’essor du télétravail. Ces bouleversements, à la croisée des tendances économiques et sociétales, redessinent le paysage patrimonial du XXIe siècle. 

Le parc des immeubles de bureaux devra être rénové à un taux de 3 à 3,5% par an pour atteindre l’objectif  "Net Zéro" carbone et, par extension, répondre aux attentes de l’Accord de Paris, qui préconise une limitation du réchauffement climatique global en dessous de +2°C par rapport aux niveaux préindustriels. Si rénover présente un coût, ne pas rénover, aussi.

La surproduction tertiaire des années 1990, la crise des subprimes de 2008 et les dettes souveraines de 2010 ont pour dénominateur commun la question de la conversion du bureau en logement. Un pattern du recyclage urbain qui resurgit au lendemain d’une profonde mutation des habitudes de travail et au cœur d’une crise du logement décrite comme durable.

Après avoir pris acte, non sans mal, du caractère pérenne du télétravail, les acteurs investis sur le segment des bureaux ont introduit la notion de "services", seule promesse en mesure de faire revenir des salariés ivres de flexibilité sur leur lieu de travail. Suffisant ?

Si l’investissement global en immobilier d’entreprise, singulièrement sur le segment des bureaux, s’est nettement affaissé en 2022 en France, les grandes métropoles régionales ont affiché une vigueur inattendue qui jure avec la morosité ambiante. Décryptage.